Si vous avez un jour l’occasion d’arpenter les rues de Rio de Janeiro, vous aurez peut être la chance de vous mêler aux sonorités endiablées d’un groupe de Batucada. Sortes d’orchestres en plein air, les troupes de Batucada sont l’un des piliers de la musique traditionnelle brésilienne et offrent aux touristes comme aux locaux des morceaux dynamiques et joyeux.
Qu’est ce que la batucada ?
La batucada est un genre musical originaire du Brésil, souvent considéré comme un sous genre de la samba. Ces groupes de musique se dénomme connu sous le nom de « bateria » ont pour particularité d’être exclusivement composés d’instruments de percussion traditionnels et assez peu connus du grand public. La batucada se distingue donc des autres genres musicaux brésiliens par son rythme soutenu et ses mélodies percutantes et répétitives. Ces caractéristiques plutôt atypiques sont en fait l’expression des racines africaines de la Batucada.
Quels sont les instruments de la batucada ?
De nombreux instruments agrémentent les sonorités rythmées de la batucada.
Voici une liste non exhaustive des percussions inhérentes à ce style de musique :
Le tamborim
Sorte de petit tambourin contemporain, le tamborim est une percussion phare de la batucada. Il est composé comme tout tombour d’un fût ainsi que d’une membrane tendue et se joue d’une seule baguette. C’est grâce à sa petite taille que le tamborim génère un timbre particulièrement sec et intense. Dans le cadre d’un orchestre de batucada, il a pour rôle principal de briser la monotonie de la mélodie principale en la secondant de variations occasionnelles. Pour ce qui est de la technique de jeu, le percussionniste tourne et retourne son tambour dès le tempo augmente pour utiliser sa baguette dans la remontée et ainsi gagner en vitesse d’exécution. On appelle cette spécificité d’exécution une virade.
L’instrument est assez facile à prendre en main et satisfera à coup sûr les amateurs de percussions.
Illustration du principe de virade décrit plus-haut crédits : World Drum Club
Le surdo
Poids lourd dans la catégorie des percussions brésiliennes, le surdo est un membranophone reconnaissable en mille. Ce gigantesque cylindre fait de métal ou de bois est un emblème typique du carnaval de Rio. Contrairement au tamborim, sa membrane est plus souvent composée de peaux animales que de nylon et sa caisse de résonnance conséquente lui attribue un son grave et profond. À la fois lourd et encombrant, ce tambour géant est systématiquement associé à une ceinture ventrale ou à des bandoulières qui permettent au musicien de répartir les près de 7 kilos dont est composé l’instrument. Le surdo est donc de loin la percussion la plus volumineuse de la troupe et est donc facilement identifiable. En batucada, il s’agit d’un instrument essentiel qui donne du relief au son en se chargeant des basses. Les musiciens qui en pratiquent sont donc essentiellement chargés de réaliser les seconds temps.
L’apito
Si cet instrument peu sembler négligeable voire ridicule pour certains, il joue pourtant un rôle crucial dans une fanfare de Batucada. Il est en effet mis à contribution par le chef de batteria pour signaler à ses confrères les transitions rythmiques. En ce sens, il assure donc le bon déroulement de la performance et évite l’anarchie musicale. À noter que selon les préférences du pratiquant, l’apito peut être doté d’une à trois notes distinctes.
Le repique
Aussi connu sous le nom de repique, cette percussion propre à la samba brésilienne est aussi un tambour mais cette fois-ci composé de deux membranes qui lui prodigue un son bien moins profond que le surdo. En batucada, les repiniques occupent une place à part car c’est grâce à eux que le groupe arrive à maintenir son tempo et sa cohésion. Ils occupent en quelque sorte le rôle de chefs d’orchestre et permettent à tous les autres musiciens de suivre le rythme et d’être en harmonie. Ils sont donc généralement doublés et dirigent la batteria d’une main de maître. Si deux baguettes sont parfois utilisée pour jouer du repique, on préfère garder une main libre en batucada pour garder la possibilité de fouetter la peau.
La caixa
Cette caisse claire brésilienne est elle aussi un élément clé de la batucada. De par son timbre clair et ses sonorités secs et militaires, la caixa de Rio offre un contrepied mélodique intéressant aux tonalités profondes du surdo notamment. Originaire des fanfares militaires, ce tambour est cette fois-ci uniquement exploité à l’aide de deux baguettes. Dans la batucada, les percussionnistes de la caixa sont chargés d’apporter à l’ensemble un timbre plus enjoué et dynamique.
Le chocalho
Instrument plutôt atypique dans sa forme, le chocalho est une percussion de la famille des idiophones qui se compose d’une sorte de caisse en bois ou en métal remplie de billes, grains ou autres petits objets qui viennent se heurter les uns contre les autres quand on les secoue. Dans la batucada, cet instrument est utilisé pour apporter de la variété à l’ensemble et des petites touches fantaisistes qui égayent l’ambiance. Très populaire dans les rythmes brésiliens, le chocalho est un instrument très facile à prendre en main mais dont les sons vifs sont toujours appréciés de l’auditoire.
De nombreuses autres percussions peuvent trouver leur place dans une fanfare de batucada comme :
- Le reco reco
- Le pandeiro
- L’agogo
- Le timbal brésilien
- Le cuica
Et moultes tambours aux timbres divers et variés.